mar, 12/10/2013 - 19:34
Hommage à Mandela : Les absents ont (encore) tort
Obama a été la « vedette américaine » de l’hommage rendu à Nelson Mandela. Mais quelques mots (pas forcément d’excuses) s’imposent sur les illustres absents de cette cérémonie.
Lors de l’hommage rendu mardi à Nelson Mandela au soccer stadium de Soweto, Barak Obama s’est montré, tel qu’en lui même, l’héritier naturel de l’icône : rappelant combien il avait puisé dans l’œuvre et l’action de Mandela l’inspiration nécessaire à l’« improbable itinéraire » qui avait fait de lui le premier président noir d’un pays qui, a-t-il rappelé, avait lui aussi connu la ségrégation raciale.
Obama s’est aussi permis de relever que certains chefs d’Etat réunis sous la pluie battante pour témoigner leur solidarité avec l’ancien prisonnier de Robben island ne se privaient pas d’emprisonner leurs dissidents.
Etait-ce une allusion indirecte au cubain Raul Castro dont il venait de serrer la main ? Poignée de main historique et bien dans la lignée de l’héritage du mentor sud-africain.
Obama avait bien rempli sa journée ponctuée par une de ces ovations auxquelles le grand orateur est désormais habitué, alors que Jacob Zuma, le président actuel de la républicaine sud africaine était hué à son arrivée par une partie du stade. Cette même partie qui, ostensiblement, quittait les gradins, une fois terminé le discours de la « vedette américaine », le seul au fond qu’elle souhaitait entendre.
Le « casting » des personnalités invitées à s’exprimer fleurait bon son ANC, tant il est vrai que (Obama étant hors catégorie), le tryptique Roussef, Castro, Li (vice président chinois) rappelait l’époque ou ces nations « non alignées » s’employaient à maintenir au goût du jour une vulgate marxiste et tiers-mondiste.
Mais plus intéressant encore est la liste des illustres absents.
A tout seigneur tout honneur : Vladimir Poutine. Le président russe ne brille pas exactement par son goût des bonnes manières et, lui qui a remis le goulag au goût du jour pour ses opposant (Khodorkorski) était certainement très peu enthousiaste à l’idée de rendre hommage à un homme qui était devenu président après 27 ans de prison.
Passons un peu vite sur Omar Al Bachir et sur le président égyptien (dont tout le monde ignore le nom étant donné que le pays est réellement dirigé par le général Al Sissi). Le premier, inculpé par le Tribunal Pénal International, risquait d’être arrêté. Quand au second, il s’agit sans doute d’une réponse à la suspension de l’Egypte par l’Union Africaine.
Reste les deux absences les plus remarquées, car toutes les deux décidées à la dernière minute : Celles du Président iranien et du premier ministre israélien. Hassan Rohani aurait, selon certains, renoncé au dernier moment pour complaire à la frange la plus conservatrice du régime déjà passablement outragée par l’accord de Genève. Obama, n’aurait pas, dit-on rechigné à une autre poignée de main avec le mollah. Deux ennemis jurés des Etats-Unis dans une même journée, le tout sous le regard du « commandeur » : Bingo !
Rohani aurait, en revanche, pu très facilement éviter de croiser le chemin de Benjamin Netanyahou. Mais le premier ministre israélien, qui s’était annoncé dans un permier temps, avait lui aussi renoncé in extremis à se rendre à Soweto, prétextant que le coût de son voyage (et celui de son escorte de sécurité) serait bien trop élevé.
Il est vrai qu’il avait été très critiqué dans son pays pour le luxe de son déplacement en Grande Bretagne pour les obsèques de Margareth Thatcher. La vérité est peut-être plus triviale que cela : Netanyahou préférait de beaucoup la dame de fer à Madiba, mais n’est pas allé jusqu’à l’avouer.
En Israël, de nombreux commentateurs sont consternés que leur premier ministre n’ait pas mesuré à quel point sa présence au milieu du gratin planétaire aurait été positive pour l’image du pays. Ce qui avait encore moins de prix, c’est que sa présence aurait coupé l’herbe sous le pied de ceux qui comparent-à tort- la situation des Palestiniens avec celle des noirs sous le régime de l’Apartheid.
Elle est surtout un affront à la mémoire des camarades de Mandela : Lors de son procès en 1956 la moitié des co-accusés blancs de Mandela était juifs. A sa sortie de prison il avait développé une relation d’amitié avec le grand rabbin d’Afrique du Sud qu’il appelait « mon rabbin ».
Lors de l’hommage rendu mardi à Nelson Mandela au soccer stadium de Soweto, Barak Obama s’est montré, tel qu’en lui même, l’héritier naturel de l’icône : rappelant combien il avait puisé dans l’œuvre et l’action de Mandela l’inspiration nécessaire à l’« improbable itinéraire » qui avait fait de lui le premier président noir d’un pays qui, a-t-il rappelé, avait lui aussi connu la ségrégation raciale.
Obama s’est aussi permis de relever que certains chefs d’Etat réunis sous la pluie battante pour témoigner leur solidarité avec l’ancien prisonnier de Robben island ne se privaient pas d’emprisonner leurs dissidents.
Etait-ce une allusion indirecte au cubain Raul Castro dont il venait de serrer la main ? Poignée de main historique et bien dans la lignée de l’héritage du mentor sud-africain.
Obama avait bien rempli sa journée ponctuée par une de ces ovations auxquelles le grand orateur est désormais habitué, alors que Jacob Zuma, le président actuel de la républicaine sud africaine était hué à son arrivée par une partie du stade. Cette même partie qui, ostensiblement, quittait les gradins, une fois terminé le discours de la « vedette américaine », le seul au fond qu’elle souhaitait entendre.
Le « casting » des personnalités invitées à s’exprimer fleurait bon son ANC, tant il est vrai que (Obama étant hors catégorie), le tryptique Roussef, Castro, Li (vice président chinois) rappelait l’époque ou ces nations « non alignées » s’employaient à maintenir au goût du jour une vulgate marxiste et tiers-mondiste.
Mais plus intéressant encore est la liste des illustres absents.
A tout seigneur tout honneur : Vladimir Poutine. Le président russe ne brille pas exactement par son goût des bonnes manières et, lui qui a remis le goulag au goût du jour pour ses opposant (Khodorkorski) était certainement très peu enthousiaste à l’idée de rendre hommage à un homme qui était devenu président après 27 ans de prison.
Passons un peu vite sur Omar Al Bachir et sur le président égyptien (dont tout le monde ignore le nom étant donné que le pays est réellement dirigé par le général Al Sissi). Le premier, inculpé par le Tribunal Pénal International, risquait d’être arrêté. Quand au second, il s’agit sans doute d’une réponse à la suspension de l’Egypte par l’Union Africaine.
Reste les deux absences les plus remarquées, car toutes les deux décidées à la dernière minute : Celles du Président iranien et du premier ministre israélien. Hassan Rohani aurait, selon certains, renoncé au dernier moment pour complaire à la frange la plus conservatrice du régime déjà passablement outragée par l’accord de Genève. Obama, n’aurait pas, dit-on rechigné à une autre poignée de main avec le mollah. Deux ennemis jurés des Etats-Unis dans une même journée, le tout sous le regard du « commandeur » : Bingo !
Rohani aurait, en revanche, pu très facilement éviter de croiser le chemin de Benjamin Netanyahou. Mais le premier ministre israélien, qui s’était annoncé dans un permier temps, avait lui aussi renoncé in extremis à se rendre à Soweto, prétextant que le coût de son voyage (et celui de son escorte de sécurité) serait bien trop élevé.
Il est vrai qu’il avait été très critiqué dans son pays pour le luxe de son déplacement en Grande Bretagne pour les obsèques de Margareth Thatcher. La vérité est peut-être plus triviale que cela : Netanyahou préférait de beaucoup la dame de fer à Madiba, mais n’est pas allé jusqu’à l’avouer.
En Israël, de nombreux commentateurs sont consternés que leur premier ministre n’ait pas mesuré à quel point sa présence au milieu du gratin planétaire aurait été positive pour l’image du pays. Ce qui avait encore moins de prix, c’est que sa présence aurait coupé l’herbe sous le pied de ceux qui comparent-à tort- la situation des Palestiniens avec celle des noirs sous le régime de l’Apartheid.
Elle est surtout un affront à la mémoire des camarades de Mandela : Lors de son procès en 1956 la moitié des co-accusés blancs de Mandela était juifs. A sa sortie de prison il avait développé une relation d’amitié avec le grand rabbin d’Afrique du Sud qu’il appelait « mon rabbin ».
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Sylvain Attal
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